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30 mars 2009 1 30 /03 /mars /2009 10:46
Le réseau de parenté étendue des Lespinay, XVe-XVIe s. (7)

Les Spadine

Avec la famille Spadine, nous continuons en réalité l’examen du réseau des affins Robellot. En effet, si aucune trace d’influence de la famille Pinart n’est visible dans les parentèles constituées par les alliances des Lespinay dans la deuxième moitié du XVe siècle et au XVIe siècle, par contre l’influence Lespinay-Robellot y transparaît nettement. On ne peut séparer les affins Robellot de ceux des sœurs et des enfants du trésorier. Mais c’est en étudiant la parentèle Spadine que l’on voit le mieux la mise en œuvre de relations sociales et familiales étroites entre bourgeoisie et noblesse du grand Ouest français (Bretagne, Normandie, Anjou, Poitou, avec un détour en Touraine) dont la construction a commencé au XVe siècle et qui se consolident en Bretagne nantaise au XVIe siècle et au cours des siècles suivants. En effet, les familles observées d’une part essaiment dans tout l’Ouest de la France et d’autre part s’allient à des familles non bretonnes venues faire fortune en Bretagne sous le règne des derniers ducs, puis à l’instigation d’Anne de Bretagne et des rois Charles VIII, Louis XII et François Ier. En outre, on va souvent retrouver des noms de familles rencontrés dans la parentèle Robellot et dans les relations professionnelles des Lespinay.

               La descendance de Jean du Chaffault a été aussi construite en grande partie par Jean IV de Lespinay, en lien étroit avec le réseau Robellot et le réseau Spadine : nous la traiterons à part. À partir des années 1480, les sources deviennent nombreuses, en particulier celles qui proviennent des premiers registres paroissiaux de Nantes, conservés partiellement. Grâce à ces registres, nos connaissances sur les relations entre personnes et familles s’accroissent considérablement. 

Une famille noble de Carquefou et de Nantes

               Les Spadine sont originaires de Carquefou près de Nantes, où ils sont seigneurs du Housseau et de La Mainguays. Ils sont aussi paroissiens de l’église Saint-Croix de Nantes, et souvent mentionnés dans les registres de cette paroisse. Certains auteurs ont imaginé que les Spadine étaient d’origine écossaise, leur nom s’écrivant aussi Spadinc (erreur de lecture ?) et ressemblant à Spalding (Marquise de Lespinay, 1937, p.68). Avec la même imagination, comme à propos des Guiolle et des Carheil, d’autres auteurs en ont fait des marchands italiens originaires de Gênes (Kerhervé, 1986, p.646-647), ou des marchands espagnols installés à Nantes (Le Page, 1997, p.386 : « importante famille marchande d’origine espagnole installée à Nantes depuis le règne de Jean V ») au début du XVe siècle. Les Spadine comparaissent à la réformation de la noblesse bretonne en 1429 pour Carquefou en la personne de Pierre Spadine, procureur de Nantes, seigneur de La Mainguays (source Joseph de Goué, Une paroisse bretonne, Carquefou. Son histoire et ses seigneuries, Nantes, Héron-Mesnier, 1912, 167p.). En 1423, « noble homme » Jean Spadine seigneur du Housseau est procureur des nobles, bourgeois, manants et habitants de la Ville de Nantes. En 1462, son petit-fils Jean l’aîné témoigne dans une enquête de Jean des Roussières, lieutenant de Nantes, relative aux fermiers de la traite des fardeaux (Marquise de Lespinay, 1937, p.69) ; en 1470, il rend aveu du Housseau au Prieur de La Madeleine ; bien que figurant parmi les nobles de Carquefou, il est mentionné en 1477 comme « marchand et bourgeois de la Ville de Nantes » (Bibl. Mun. Nantes, fonds Bizeul, n°1684). C’est ce « Jean l’aîné » qui épouse ca.1465 Renée de Lespinay, sœur du futur trésorier général de Bretagne. En 1480-1483, les Jean Spadine l’aîné (époux de Renée de Lespinay) et le jeune (époux d’Isabeau Picart) sont fermiers de la prévôté. Le Livre Doré de l’Hôtel-de-Ville de Nantes (1890, p.65-81) mentionne les Spadine à plusieurs reprises : 1492 (Thomas et Jean Spadine le jeune), 1499-1503 (Guillaume et Jean Spadine, avec Pierre Picart miseur de Nantes), 1503-1506 (Jean Spadine, miseur), 1513 (Jean Spadine, contrerolle), 1514-1517 (Jean Spadine miseur), 1517-1520 (Jean Spadine cité avec Guillaume Moulnier), 1523 (Jean Spadine, procureur des bourgeois, nobles, etc.). 
                Les liens Lespinay-Spadine semblent particuliers. En effet, Renée de Lespinay, fille de Jean III et de Brience Pinart, épouse Jean Spadine vers 1465, et deux de leurs fils, Jean et Gilles Spadine, épousent vers 1485 deux sœurs Isabeau et Gillette Picart. Or, Henriette de Lespinay, sœur de Renée et de Jean IV, partage en 1507 avec les héritiers de Jean Picart (frère ou père d’Isabeau et de Gillette ?), ce qui laisse supposer qu’elle avait des liens particuliers avec les Picart, peut-être comme femme de Jean Picart ou d’un membre de sa famille. Isabeau et Gillette Picart pourraient donc être aussi bien ses nièces que ses propres enfants[1]… C’est l’alliance Lespinay-Spadine, comme on l’a vu, qui permet de prouver que Jean IV, Renée, Marie, Henriette et Guillaume de Lespinay sont les enfants de Jean III de Lespinay et de Brience Pinart. Les documents successoraux montrent : 1) que Renée est fille de Jean III et Brience, héritant des terres du Guiniou à Plessé, 2) que Marie, veuve Guyolle, chez qui a lieu le partage successoral en 1500, est sa sœur, 3) que Henriette, partageant avec les Picart parents des Spadine, est aussi sa sœur, 4) et par déduction que Jean IV et son frère Guillaume sont aussi ses frères. D’après les documents Spadine, Jean IV a donc au moins un frère vivant en 1500 ; s’agit-il de Guillaume dont on n’entend plus parler depuis 1468 ou d’un autre ? Le partage a lieu le 12 juin 1500. Le 16 juillet 1500, Renée et son mari sont déjà décédés, probablement des suites de la peste qui sévit alors à Nantes. 

Les Spadine

  Jean II    ═ Guillemette                      Jean

de Lespinay  du Guiniou                     Spadine

       │                                                (1423)

       │                                                    │

  Jean III    ═  Brience                         Pierre

de Lespinay    Pinart                          Spadine

  (+1465)       (+1500)                            │

       ├───────────────┐                 ├───────────────┐

  Jean IV  ═ Bertranne      Renée    ═   Jean                        Guillaume ═ Françoise

de Lespinay  Robellot   de Lespinay    Spadine                       Spadine       Rouxeau

  (+1524)                       (+1500)      (+1500)                             │

                                   ┌───────┬──┴──┐                ┌────┴┬──────┐

                                Jean         Gilles       Jeanne          Jean (?)   Thomas ( ?)  Henriette

                              Spadine    Spadine     Spadine       Spadine      Spadine       Spadine

                           ═ Isabeau    (+1512)   ═ Guillaume                                     (née 1497)

                               Picart      ═ Gillette     de Carheil

                                                 Picart

                      ┌─────┬───┴─┬─────┬──────┐

                  Gillette        Françoise        Gilles        Raoullette   Marguerite

                (née 1490)   (née 1495)    (né 1500)    (née 1504)    Spadine

                ═ François    ═ Alain de      ═ Yvonne    ═ Charles    ═ Robert (de)

                Ménardeau   La Bouexière   Percherel     Blanchet       Trégouët


Jean Spadine le jeune, l’aîné des fils de Renée de Lespinay, époux d’Isabeau Picart, est parrain le 12 novembre 1492 à Ste-Croix de Nantes de Thomas fils de Jean Spadine seigneur de Beauvoys et de Marguerite [ ? ].  Il est mentionné dans le registre de St-Nicolas de Nantes (Arch. Mun. Nantes GG 168) au baptême le 6 août 1503 de Jean fils de Consuelo [Gonsalvo] de Complude et de Guydone [Guyonne] Le Goutz [Le Gouz], les parrains étant maître Raoul de Gamour, avocat à la Cour, et Jacques Huet, sieur de La Belière, et la marraine Isabelle [Picart] femme de Jean Spadine. Jean de Complude épousera Françoise d’Astoudelle et sera le père de Bonaventure de Complude (1532-1584), maire de Nantes. Il semble que la même Guyonne Le Gouz, fille de Raoul Le Gouz, ait épousé en premières noces Alonso de Mirande en 1496, dont elle a eu Jeanne née en 1499.

Gilles Spadine, deuxième fils de Renée de Lespinay, né vers 1470, a au moins cinq enfants de Gillette Picart sa femme qu’il épouse vers 1489. L’aînée, Gillette [alias Marguerite ? in Marquise de Lespinay, Jehan de Lespinay…, p.72] (née en 1490, baptisée à Sainte-Croix en présence de sa grand-mère Renée de Lespinay le 12 juillet), épouse ca.1506 François Ménardeau, fils d’Etienne et de Marguerite de La Rairie, d’une famille très liée aux familles de l’administration bretonne, bourgeoises et nobles, mais aussi aux Lespinay, aux du Chaffault et à leur parentèle, comme le révèlent en particulier les registres paroissiaux nantais (cf. plus loin). La deuxième, Françoise (née en 1495), épouse Alain de La Bouexière, procureur de la Chambre des comptes de Nantes, dont elle eut au moins deux enfants : Olivier et Anne. Le troisième, Gilles (né en 1500), époux d’Yvonne Percherel, fait partie en 1546 des héritiers de Jean Hux l’aîné (1499-1544), maître des comptes, son beau-frère, époux de Françoise Percherel. Sa sœur Raoullette (née en 1504) épouse Charles Blanchet, d’une famille que nous connaissons déjà. Enfin, Marguerite épouse Robert (de) Trégouët.

                Jeanne Spadine, troisième enfant de Renée de Lespinay et de Jean Spadine, a pu naître ca. 1490, soit 20 ans après ses frères ; elle épouse en 1511 Guillaume de Carheil (+1532), voisin des Lespinay à Plessé. Sa descendance va s’allier dans les mêmes familles que celle de son frère Gilles. Curieusement, elle se marie cinq ans après sa nièce Gillette Spadine et plus de 20 ans après ses frères... Ne serait-elle pas plutôt la petite-fille de Renée de Lespinay ?

 

               C’est la Marquise de Lespinay (Jehan de Lespinay, Thrésorier de Bretagne, 1937, p.69, 70 et 73) qui suggère que Guillaume Spadine, époux de Françoise Rousseau ca.1480 (dont il aurait eu deux fils et une fille), est le frère cadet de Jean l’aîné. Ses fils sont probablement un autre Jean dit aussi « le jeune », époux de Marguerite, père de Thomas (baptisé en 1492), et Thomas Spadine, tous les deux nés au début des années 1470. La fille est Henriette, baptisée en 1497, fille de Françoise Rousseau (ou Rouxeau). Guillaume Spadine, né vers 1455-1460, pourrait-il être un fils de Jean Spadine l’aîné, né vers 1440-1445 ? C’est peu probable, au vu des mentions qui les concernent dans les registres paroissiaux. En outre, la descendance de ses trois enfants n’apparaît pas dans les relations des générations suivantes, peut-être aussi parce qu’ils n’auraient pas eu de descendance.
 

Les Spadine dans les registres paroissiaux

                Les registres paroissiaux nantais nous fournissent énormément de données : relations de parenté (et nombreuses familles recomposées…), relations sociales (mais aussi de parenté) avec la mention des parrains, des marraines et des titres, des fonctions et des seigneuries des personnes nommées. Il est difficile de résumer tout cela. Nous allons en donner un aperçu et faire quelques reconstitutions de parentés « consanguines » et de parentés « par alliance » qui forment ensemble des parentèles ou des réseaux à la fois d’affins et d’affinités. L’étendue de nos informations provient essentiellement du fait que les familles concernées sont devenues nantaises en grande partie et que leurs principaux événements familiaux sont recensés dans les anciens registres paroissiaux de Nantes qui ont été conservés et nous sont ainsi accessibles, contrairement aux registres de Plessé, de Carquefou ou d’ailleurs pour la même époque. On y voit que les « ennemis » du trésorier Jean IV de Lespinay et de son petit-fils Guillaume (en particulier Alain de La Bouexière, François de Trégouët, Pierre Laurens) leur sont fort proches et partagent avec leur parenté de nombreuses fêtes familiales. Dans les années 1490, Jean IV de Lespinay était en procédure contre Jean de Carheil, père de Guillaume, mari de Jeanne Spadine sa nièce.

                 Voyons tout d’abord les baptêmes des Spadine et de leur descendance : ils ont tous lieu à la paroisse Sainte Croix de Nantes. Le 12 juillet 1490 est baptisée Gillette fille de Gilles Spadine et de Gillette Picart, en présence de sa grand mère Renée de Lespinay. Le 12 novembre 1492 est baptisé Thomas fils de Jean Spadine sieur de Beauvoys et de Marguerite [ ?], avec comme parrains Thomas Ernault et Jean Spadine [fils de Renée de Lespinay], et comme marraine « G. femme Jean Leclerc » [médecin de la duchesse]. En 1497 est baptisée Henriette fille de Guillaume Spadine seigneur de La Mainguaye et de Françoise Rouxeau. 
                 Parmi les enfants de François Ménardeau et de Gillette alias Marguerite Spadine, notons : en 1508 Jeanne (parrains Jean IV de Lespinay trésorier général de Bretagne, Guillaume Jehan lieutenant de Nantes) ; en 1510 Anne (parrain François Lespervier sieur de Briort ; marraines Anne du Chastelier femme du chancelier de Bretagne [Philippe de Montauban] et Jeanne de Caradreuc) ; en 1512 Marguerite (marraines Thomase [ ? ] femme de Jean Gabart et Françoise [femme d’Alain de La Bouexière] fille de feu Gilles Spadine) ; en 1513 Jean (parrains Jean Berthelot docteur aux droits, vice-chancelier de Bretagne, et Pierre Laurens procureur de Nantes ; marraine Marguerite Lespervier femme de Jean du Cellier sénéchal de Nantes) ; en 1514 Françoise (parrain Jean Spadine ; marraines Françoise [ ? ] femme de Guillaume Loysel et Jeanne [Raboceau] femme de Pierre Rogon) ; en 1516 Guillaume (parrains Guillaume Jehan lieutenant de Nantes et Guillaume de Carheil ; marraine Olive Bourneuf dame de Léraudière) ; en 1517 Pierre (parrains Pierre Pillays et Jean Spadine ; marraine Françoise Spadine femme de Bonabes Blanchart). Parmi les baptêmes des enfants du deuxième mariage de François Ménardeau avec Marie Ernault, notons : en 1522 Arthur (parrains Arthur Ernault, François Bergeot ; marraine Gillette Picart veuve de Guillaume Jehan) ; en 1523 Françoise (parrain Jean Ernault frère de la mère ; marraines Gillette Lespinay femme de Pierre Avignon et Françoise Donnay femme de Sire Arthur Avignon) ; en 1524 Jeanne (parrain Guillaume Avignon [époux de Madeleine Raboceau] ; marraines Jeanne Giron femme d’Etienne Ménardeau et Raoullette [épouse de Charles Blanchet] fille de feu Gilles Spadine) ; en 1529 François, fils posthume (parrains Jacques Hubert et Arthur Avignon ; marraine Thomine fille de François Ernault). Jacques Hubert, sieur de La Thébaudière, époux d’Anne Ménardeau (fille de Gillette Spadine), parrain de François Ménardeau, est devenu clerc secrétaire greffier à la Chambre des comptes sur résignation de Jean Parageau en 1524, charge qu’il conserva jusqu’à son décès en 1545 ; en 1523, il avait été commis par Jean IV de Lespinay à la place de Pierre Cosnoal à la ferme des ports et havres (D. Le Page, 1997, p.604-605).

La parenté Spadine – Ménardeau


Cette généalogie reconstituée à partir du registre des baptêmes de Ste-Croix de Nantes ne correspond pas du tout à la généalogie « sur titres » établie par La Chenaye-Desbois & Badier (1868, t.13, col. 615-624), où l’on fait exister la « famille noble & ancienne » des Ménardeau depuis 1272. Pierre Ménardeau, procureur général de la Chambre des comptes de Bretagne, époux de Renée Gabart, est dit fils de Pierre, maître des comptes, et de Hélène de Brécel fille de Louis sénéchal de Nantes, lui-même fils de François Ménardeau et de Renée-Françoise-Perrine Le Porcher [au lieu de Perrine Poher], qui est le fils de Jean-Baptiste-Ambroise Ménardeau, vivant en 1488, fils de Jean-Baptiste-César, etc. [2] En fait, il y a eu confusion entre plusieurs personnages. On ne retrouve pas trace d’un mariage Brécel (peut-être une Hélène Brécel, soit fille de Catherine du Chaffault et de Christophe Brécel, soit nièce de ce dernier, qu’un Pierre Ménardeau épouse en secondes noces vers 1550 ?). On y apprend néanmoins que François époux de Perrine Le Porcher [Poher] aurait eu deux autres frères : Noël, chef de la branche de Beaumont en Guyenne (qui existe en effet), et Jacques « seigneur du Housseau » (terre des Spadine), +1539, époux de Perrine d’Harouis, auteur de la branche de la Bouchetière (qui existe aussi), et dont le fils Pierre épouse Catherine Hus (elle est née en 1587 !), fille de Gabriel Hus trésorier des États de Bretagne. Or c’est Pierre Ménardeau, fils de Gillette Spadine qui est seigneur du Housseau, terre reçue de sa mère, et Pierre Ménardeau fils de Jeanne Hux qui est l’auteur de la branche de la Bouchetière. Il est possible qu’il y ait eu un Jacques Ménardeau et une alliance Harrouys, mais le Jacques mentionné ici est en fait François Ménardeau époux de Gillette Spadine. Les frères (probables) François et Étienne Ménardeau, fils d’Étienne et de Marguerite de la Rairie sont oubliés, alors qu’ils sont les ancêtres de tous les Ménardeau ultérieurs… Si les titres sont peut-être exacts, la filiation proposée ne l’est pas. Cela devrait obliger à vérifier avec soin, ce qui n’a pas été fait ici, la filiation des descendants d’Étienne Ménardeau et de Jeanne Giron.

Le 16 octobre 1527, Gilles fils de Maître Charles Blanchet, secrétaire à la chancellerie de Nantes, et de Raoullette Spadine (mariés ca. 1526) a pour parrains Me Guillaume de Carheil et G. Moraud sieur de La Perrière, et pour marraine sa grand-mère Gillette Picard dame de La Nicollière en St-Philbert [veuve de Gilles Spadine puis de Guillaume Jehan, lui-même veuf de Marie Aubin]. En 1528, sa sœur Anne a pour parrain Abel Rouault écuyer, sieur de Tréguel [époux de Jeanne de Lespinay, fille du trésorier], et pour marraines Anne fille de François Ménardeau et Françoise Rogon ; en 1529 son autre sœur Marguerite a pour parrain Olivier de La Bouexière, docteur es droits, procureur du roi en la Chambre des comptes de Bretagne, et pour marraines Marguerite et Françoise « les Ménardeaux ». Le 7 septembre 1525, Pierre fils de Guillaume de Carheil et de Jeanne Spadine (mariés en 1511) a pour parrains Maître Pierre Laurens, seigneur de Launay, procureur de Nantes, et René de La Serpaudaye (cousin de Guillaume de Carheil), la marraine étant Olive Le Roux (Arch. Mun. Nantes, GG414, 1513-1535). Pierre Laurens nous est connu, comme allié des Moulnier ou à propos des poursuites intentées contre Guillaume de Lespinay.

De 1534 à 1552, se suivent les baptêmes des 12 enfants connus de Gilles Spadine (né en 1500, fils de Gilles et de Gillette Picart) et d’Yvonne Percherel [ou Pescherel]. Parmi les parrains et marraines citons : 1534 Guillaume Laurens procureur de Nantes et Isabeau Picart ; 1535 Jean Hus [ou Hux] l’aîné, Jean Hus le jeune receveur de Nantes et Françoise Spadine femme d’Alain de La Bouexière, procureur de la Chambre des comptes ; 1536 Alain de La Bouexière et Françoise Percherel ; 1537 Jean de Carheil et Gillette Dessefort ; 1539 Pierre d’Acigné, chanoine de St-Pierre de Nantes, Jean Percherel et Marguerite Spadine femme de Robert Trégouët ; 1540 Jean de Langle, lieutenant de Nantes, Jeanne Mauléon épouse de Jacques de Châteautro sénéchal de Cornouaille et Jeanne de Trégaranteuc (fille de Pierre, petite-fille de Jean, commis de la recette de Ploermel de 1499 à 1520) ; 1541 François Gabart, Pierre Guischard (époux de Françoise Ménardeau) et Anne Ménardeau femme de Jacques Hubert ; 1543 Jean Laurens (époux de Jeanne Gabart, sœur de François), Pierre Ménardeau et Jeanne [Guéheneuc] de Juset femme de Jean de Langle sénéchal de Nantes ; 1544 Etienne Ménardeau, Françoise Ménardeau femme de Pierre Guischard et Anne Blanchet ; 1546 Françoise de Trégouët (fille de François et de Françoise Ménardeau) et Anne de La Bouestière [Bouexière] ; 1547 Audebert Touzelins receveur des fouages (commis de Pierre Touzelin, famille originaire de Tours), Vincent Jolivet, Jeanne Marqueraye femme de Jean Alain ; 1552 Gabriel [Guéheneuc] de Juzet procureur de Nantes, Guillaume Mortier et Jeanne Gabart femme de Jean Laurens. Parmi les baptêmes des enfants de Jean Spadine (né en 1535) et de Perrine Poher [ou Poyer, Pohet, Pohier], on note : en 1560 Gilles (parrains Gilles Spadine sieur de La Nycolière (son grand-père) et Alain Eubert [Hubert] « l’esné », sieur de La Thébaudière (fils de Jacques et d’Anne Ménardeau) ; marraine damoiselle Jeanne Poher dame de La Chevallerays) ; en 1561 Isabeau (parrain Jean Jallier sieur de La Renaudière, fils de François, receveur de Nantes, et de Marguerite Poullain ; marraines Isabeau de La Bouessière et Jeanne Spadine) ; en 1565 Yvonne (marraines Marguerite de Trégouët, fille de François de Trégouët sieur de Carmahéas, et Yvonne Percherel sa grand mère, femme de noble homme Gilles Spadine, sieur de La Nicollière ; parrain Claude Guyhéneuc sieur de La Selle, alloué des régalles de Nantes) ; en 1566 Marguerite (parrain noble homme [ ? ] Sorel [Soret], auditeur des comptes de Bretagne ; marraines damoiselle [Marguerite] Blanchet femme de noble homme Guillaume Le Maire, sénéchal de Nantes, et Françoise Spadine). Le registre de St-Clément de Nantes (Arch. Mun. Nantes GG13) complète celui de Ste-Croix avec le baptême le 20 août 1573 de Guillaume fils de noble gens Jean Spadine et damoiselle Perrine Pohel [Poher ou Poyer], sieur et dame de La Nicollière, avec comme parrains nobles gens Guillaume Lesnay, président au présidial d’Angers, second président du Parlement de Bretagne, et Guillaume Lemaire, sénéchal de Nantes, et comme marraine damoiselle Marguerite de Kermainguy femme de noble homme David Grimaud seigneur de Procé.

La descendance de Gilles II Spadine (à partir des registres), 1500-1600

Gilles     ═  Yvonne

Spadine    Percherel

 °1500

       ├─────────┬──────────┬──────────┐

Jean °1535         Guillaume °1534     Jeanne °1540         Gilles °1546

Perrine              Alain °1536           François °1541     Audebert °1547

    Poyer                Gilles °1537          Jean °1543            Gabriel °1552

   (Poher)              Pierre °1539          François °1544

       ├─────────┬──────────┬───────────┐

Gilles °1560           Artus °1563        Yvonne °1565        Guillaume °1573

Isabeau °1561       Julien °1564        Marguerite °1566   ═ 1603 Françoise

                                                                                                  de Roussillon



Parmi les autres baptêmes Ménardeau, on note comme parrains en 1553 Olivier de La Bouexière, seigneur dudit lieu ; en 1555 Guillaume Le Maire juge au Présidial de Nantes « époux de damoiselle Marguerite Blanchet » ; et comme marraines en 1555 Françoise de La Chasse [veuve de Jean de La Rivière (+1552), successeur de Guillaume de Lespinay à la Chambre des comptes] femme de noble homme Tristan de Saint-Martin, et Françoise Hubert. À noter aussi en 1556 le baptême de Pierre fils de François Ménardeau et de Perrine Poher [ou Poyer], sieur et dame de Ranzay, avec comme parrains Sire Pierre Poher ayeul et Pierre Ménardeau sieur de La Bouchelière frère du père, et comme marraine damoiselle Marguerite Spadine dame de La Maingays.

Quelques affins des Spadine


(A suivre…)


[1]  Il faudrait retrouver ce partage de 1507 pour en savoir plus (source non citée par la Marquise de Lespinay, 1937).

[2] La généalogie précise d’ailleurs que les premiers degrés ne sont pas prouvés et que la filiation est incertaine. Les prénoms multiples n’existant pas dans les registres des XVe et XVIe siècles, il est évident que ces premiers degrés sont faux. Quant aux trois « frères » François, Noël et Jacques, il s’agit d’un collage de trois individus de même époque (mais pas de même génération) dont on a fait des frères.


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