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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 20:37

Le réseau de parenté étendue des Lespinay, XVe-XVIe s. (6)


Les Robellot


La famille Robellot, de noblesse semble-t-il récente, est bien mieux connue que les précédentes au XVe siècle (cf. entre autres B.N., Carrés d’Hozier), alors même qu’elle ne comporte pas d’officiers de finances en son sein. Par contre, par trois frère et sœurs, elle s’est alliée à des familles dont certains membres sont dans la finance et, ainsi, a amélioré sa place dans la « bonne » société bretonne. Mais les liens familiaux sont soit antérieurs aux activités financières de leurs membres soit postérieurs. On peut donc se demander comme précédemment dans quels cas l’alliance facilite l’activité, et dans quels autres cas l’activité facilite l’alliance, sans réponse certaine.

L’étude des diverses parentèles que nous ouvre la famille Robellot nous montre que tout le petit monde des finances se connaît bien, se marie dans les mêmes milieux, s’appuie et s’offre des garanties réciproques. Certains seront poursuivis pour leurs comptes, mais pas tous. Certains autres (ou parfois les mêmes) feront, après la période des poursuites, de très belles carrières dans l’administration (offices financiers, chambre des comptes, parlement, etc.). Pour ce dossier Robellot, comme pour celui des Spadine, les prosopographies de Jean Kerhervé et de Dominique Le Page fournissent beaucoup d’informations nouvelles. Nous avons déjà présenté brièvement la « parenté Robellot ». Il nous faut maintenant insister sur les « affins », les parents de parents par alliance, qui « ont pu » jouer un rôle dans l’ascension du trésorier Lespinay ou du moins faire partie de ses contacts, de ses « clients » (ou dépendants) et de ses mentors (ou conseillers) occasionnels.

Il n’y a aucune certitude d’appui direct de ce « réseau » dans la carrière de Jean IV de Lespinay, contrairement à l’impression que l’on retire de la lecture de J. Kerhervé et de D. Le Page, mais il y a cependant des coïncidences troublantes qui pourraient renforcer ce qui n'est qu'une hypothèse. Dans un seul cas, il est prouvé qu’un membre au moins de la parentèle Robellot, Jean Coué, beau-frère de Jean IV, a travaillé à certaines occasions avec lui et pour lui, mais aussi avec Jean Parageau et Jamet Capeau, tous de Plessé. Mais on ne sait si le mariage Lespinay-Robellot a été dicté par un intérêt envers le réseau des « affins », c’est-à-dire si le second est la cause du premier. Il est plus probable que si Jean IV de Lespinay a pu bénéficier du réseau Robellot, c’est d’une part parce qu’il en connaissait certains des membres avant son mariage, et d’autre part parce qu’une fois entré dans la famille Robellot, celle-ci a apporté ou renforcé des contacts dans les milieux ducaux.

Notons que l’essentiel des membres du « réseau Lespinay-Parageau » listés par les historiens J. Kerhervé et D. Le Page, et cités précédemment, voient décoller leurs activités financières à partir de 1498, lors de la reprise en main de la Bretagne par la duchesse Anne et celle de la trésorerie par Jean IV de Lespinay. Certains, cependant, avaient été en fonction avant la montée en puissance des activités de Jean IV et on peut se demander valablement s’ils ont joué ou non un rôle dans la carrière du trésorier Lespinay, soit comme faire valoir, soit comme appuis actifs.


Famille Robellot – Un groupe d’affins



Dans le groupe « d’affins » du tableau ci-dessus, Guillaume Moulnier est le beau-frère de Pierre (de) Becdelièvre, qui est le beau-frère de Guillaume Robellot, qui est le beau-frère de Jean Coué et de Jean IV de Lespinay. Ajoutons que celui-ci est beau-frère par ses sœurs de Pierre Guyolle (voir « réseau » Parageau), de Jean Spadine (voir « réseau » Spadine) et probablement de N. Picart, époux de sa sœur Henriette de Lespinay (aussi du « réseau » Spadine). Plusieurs familles, membres des « affins Robellot », sont liées aux finances bretonnes (de gauche à droite sur le schéma) : les Moulnier, avec Guillaume ; les Bourgneuf, avec les frères Pierre et Jean ; les Blanchet (aussi alliés aux Spadine au XVIe s.) ; les Becdelièvre, avec les frères Pierre et Charles ; les Coué avec Jean et Julien ; et les Lespinay. On verra à part plus loin les Becdelièvre, presque tous issus du monde de la finance bretonne et française.

Moulnier - Guillaume Moulnier (ou Mosnier), époux d’Olive Bourgneuf, est d’une famille noble de Saffré. Il est auditeur des comptes en 1488, après avoir été au service dès 1465 d’Olivier Baud, trésorier des guerres, puis à partir de 1474 de Pierre Landais, trésorier général de Bretagne. Membre du groupe d’affins de Jean IV de Lespinay, il devient vers 1502 le beau-père de Guillaume, fils cadet de Jean IV. Il a, semble-t-il, exactement le même âge que Jean IV et, avant 1489, il est beaucoup mieux introduit que lui au sein du réseau de la trésorerie générale de Bretagne. Est-il un allié tardif de Jean IV, ou au contraire un appui de la première heure, dès son mariage en 1475 avec Bertranne Robellot ? Est-ce lui qui l’a introduit auprès des Lespervier ? Charles Lespervier, époux de Marguerite de Trézéguidi (cf. registre par. Sainte-Croix de Nantes, 18 juin 1504), écuyer d'Anne de Bretagne, est parrain le 1er mai 1508 à Saint-Nicolas de Nantes de Charles de Lespinay, fils de Guillaume et Guillemette Moulnier, et petit-fils de Jean IV, alors qu’Olive Bourgneuf, mère de Guillemette Moulnier, est sa marraine (Arch. Mun. Nantes GG 169). Le père probable de Charles Lespervier, Georges Lespervier (dont le père était sénéchal de Nantes), a épousé vers 1465 Marguerite de Montauban, sœur de Philippe de Montauban, chancelier d’Anne de Bretagne. Marguerite (de) Lespervier, fille de Georges et Marguerite, est l’épouse de Jean du Cellier, procureur et sénéchal de Nantes (cf. registre par. Sainte-Croix de Nantes, 1509). Est-ce par eux que Jean IV de Lespinay a connu le chancelier Montauban, avec lequel il a « risqué sa vie » au siège de Guérande en 1489 ? Jean IV de Lespinay est l’un des exécuteurs testamentaires de Philippe de Montauban lors de sa mort en 1516. Dans son testament, Philippe de Montauban mentionne Jean IV de Lespinay comme l'un de ses très chers amis (Dom Morice, Mémoires…, 1746, t.3, col.923-924). L’était-il avant son mariage ou l’est-il devenu après sa nomination au poste de trésorier général de Bretagne en 1489 ? En fait, tous ces contacts semblent nés progressivement et, contrairement à ce que laissent entendre certains, Jean IV de Lespinay n’a pas construit un réseau « mafieux », de toute pièce et par « calcul ». Il a été lui-même englobé dans plusieurs réseaux de l’entourage ducal qui lui ont permis de mettre en valeur les capacités qu’il semblait avoir.


Les Lespervier et les Montauban



   Guillaume    =  1) ca.1443 Jeanne de Keradreux              Robert

de Montauban     2) ca.1446 Orfraise de Sérent                Lespervier

   (+1486)                                                                            │

   (1) ├───────────────────────────┐ (2)             │

   Philippe      =  1) Marguerite Le Borgne    Marguerite   =  Georges

de Montauban    2) Anne du Chastelier     de Montauban    Lespervier

   (+1516)                                                         ┌─────┴────┐

        │                                                        Arthur            Charles

   2 filles                                                  Lespervier        Lespervier

                                                                (+1510)




Les Lespervier ont des fonctions à Nantes dès 1443, Jean Lespervier étant alloué de Nantes. En 1459, Robert Lespervier, chevalier, seigneur de Launay, est connétable de Nantes, au moins jusqu’en 1469 (P.A. Perthuis & S. de La Nicollière-Teijeiro, Le Livre Doré de l’Hôtel-de-Ville de Nantes, Nantes, F. Salières, 1890, t.1, p.73 ss.). C’est Arthur Lespervier, fils de Marguerite de Montauban et de Georges Lespervier, qui devient seigneur de Briord en épousant Françoise Landais vers 1488, fille de l’ancien trésorier de Bretagne Pierre Landais. Cette seigneurie, achetée ensuite par Jean des Roussières, reviendra aux Lespinay par le mariage de Samuel I de Lespinay avec Suzanne des Roussières en 1585. Un hasard…

Par ailleurs, Catherine de Montauban, fille de Philippe et d’Anne du Chastelier, épouse René de Volvire, petit-fils d’un seigneur de Fresnay, suzerain de Plessé et des Lespinay, et fils de François de Volvire qui épouse en 1515 Anne du Chastelier, veuve de Philippe de Montauban. Encore un mariage croisé entre deux veufs et leurs enfants d’un précédent mariage… et un autre hasard.

Jean Mosnier (Moulnier) fils de Guillaume Moulnier, sieur de Léraudière, et de Jeanne Laurens, est baptisé à St-Nicolas de Nantes le 14 juillet 1524 (texte latin, Arch. Mun. Nantes GG.170), St-Nicolas étant la paroisse des Moulnier (c’est là qu’a été baptisé Charles de Lespinay en 1508). Il est le petit-fils de Guillaume Moulnier ou Mosnier ci-dessus et le cousin germain de Charles de Lespinay (probablement déjà décédé à l’époque), fils de Guillaume et de Guillemette Moulnier. Ses parrains sont Maître Jean Brissonnet, « vichancelier » de Bretagne, et Maître Jean Desgastz, alloué de Nantes ; la marraine est damoiselle Anne [de Cardonne] femme de noble homme Phillibert Tyssart, général du duché de Bretagne. Ce baptême implique de hauts responsables de la Bretagne, concurrents du trésorier Lespinay, dont particulièrement Jean Brissonnet (Briçonnet), « chef » de l’administration, et Philibert Tyssart (Tissart), « chef » des finances. Chacun est à la tête d’un fort réseau de proches parents et de clients dans les administrations bretonne et française : les réseaux Briçonnet et Cardonne-Tissart, bien plus importants et directs que le « réseau » de Jean IV de Lespinay dont les membres n’ont eu que des responsabilités ponctuelles qu’ils n’ont souvent pas obtenues du trésorier lui-même. Jean Desgastz (des Gastz) semble être un allié de Guillaume de Lespinay, lorsqu’après le décès 15 jours plus tard (le 30 juillet) de Jean IV de Lespinay il est chargé par les héritiers de l’inventaire des biens du trésorier. Par contre Jean Briçonnet, responsable de la commission instituée en 1525 pour examiner les comptes du défunt trésorier, ne semble pas faire partie des appuis des Lespinay. Il en est de même de Pierre Laurens (frère de Jeanne Laurens ?), procureur de Nantes, qui s’oppose au Parlement de Bretagne au nom du roi et ordonne de transférer au conseil du roi les archives indispensables à la reddition des comptes par Guillaume de Lespinay. Ces données montrent une fois de plus qu’un « réseau » ne s’impose pas, même s’il « s’utilise », et que l’on y trouve aussi bien des amis ou des appuis que des ennemis ou des rivaux. Philibert Tissart, anobli en 1516, fait partie des débiteurs du trésorier (pour environ 37.000 livres, dont 23.439 livres d’acquits présentés vers 1560 n’ont pas été décomptées des 80.000 livres dues par Jean IV de Lespinay…) et, bien que rival, il n’est pas un « ennemi », comme le montrent les documents successoraux. Par exemple, il était allé à Tours (en 1517 ?) avec Olivier de Lanvaux et Michel le Bigot pour l’examen des comptes du trésorier Lespinay, ce qui lui fut reproché par le sulfureux rapport Cosnoal qui fit de lui un « complice » du trésorier dont, pourtant, il était le supérieur puisqu’il devait ratifier tous les actes de celui-ci. La marraine, Anne François de Cardonne, épouse de Philibert Tissart, est la fille de Jean François de Cardonne, membre de la maison du roi et général des finances de Bretagne en 1491, dont Philibert Tissart est le successeur en 1516, et de Françoise de La Boissière. Voilà donc un acte d’état civil qui résume à lui seul tout un pan des relations socio-politiques nantaises et bretonnes en 1524, année de la mort du trésorier Jean IV de Lespinay. Il montre que, d’une génération à l’autre, les Moulnier pouvaient se rattacher en même temps à plusieurs « réseaux » concurrents : Landais, Becdelièvre-Robellot, Lespinay-Parageau, Briçonnet et Cardonne-Tissart.

Bourgneuf - Jean (de) Bourgneuf (+1513), époux de Jeanne Thierry et prévôt des monnaies de Rennes, frère de Pierre, est anobli en 1506 avec ses enfants. Les Bourgneuf font partie du monde des affaires et de la finance de Rennes (Kerhervé, 1986, p. 51-52). L’alliance Bourgneuf-Thierry (dont Michel Thierry, commis de Jean IV de Lespinay) de même que l’alliance Bourgneuf-Blanchet confortent l’appartenance de Jean IV de Lespinay, des Thierry, des Blanchet et des Bourgneuf à la fois au monde des finances bretonnes et au même réseau de relation et de compétences. Les générations suivantes vont établir des alliances dans les mêmes milieux. Ainsi Gillette Aubault, petite-fille de Bertrand et de Guillemette Bourgneuf, épouse en 1567 Olivier de Saint-Gilles, arrière-petit-fils de Guillaume de Saint-Gilles et Jeanne de La Vallée, amis des Parageau et de Jean IV de Lespinay. Pour mieux comprendre l’importance d’un réseau de relations sociales, il faut en effet s’intéresser aux alliances sur plusieurs générations. Nous avons de nombreux exemples identiques qui confirment qu’en général ce n’est pas le réseau d’une personne qui prime dans les relations sociales et professionnelles mais le milieu dans lequel évoluent les membres de ces réseaux et où, finalement, ils se reproduisent. On y trouve aussi de grands noms comme les Tournemine, les Bourré, ou d’autres familles rennaises comme les Monneraye (Jean Monneraye, juge-garde des monnaies de Rennes, +1602), etc.

Blanchet – Les Blanchet sont au XVe siècle une famille de propriétaires de marais-salants dans la baie de Bourgneuf-en-Retz (cf. thèse de Nicole Dufournaud, Rôles et pouvoirs des femmes au XVIe siècle dans la France de l'Ouest, thèse d'histoire EHESS Paris, 2007, 2 t. ; t.1 p.428-429 et t.2 p.46-49 ; et Julien Briand, Un exemple d’exploitation de salines : les possessions des Blanchet dans la baie de Bourgneuf à la fin du Moyen-Âge, mém. ss. dir. M. Le Mené, Univ. Nantes, 1998), fort bien alliée aux milieux nobles, bourgeois et financiers bretons. Parmi ses alliances, notons les Bourgneuf, Chabot (de Retz ?), Thomas, de Peillac, de Bellouan, Bonnet, Tempéran, de Servy, Spadine, de Kernerret, d’Achon, etc. Olive Blanchet, épouse de Pierre (de) Bourgneuf, semble appartenir à cette famille, comme Anne Blanchet, probablement la même que Jeanne fille de Jean et de Jeanne Chabot, qui épouse vers 1480 Guillaume de Bellouan. Une autre Anne Blanchet est l’épouse de François Bonnet (+1518), ancien collaborateur de Jean IV et Jean V de Lespinay. François Bonnet, fils de Jean Bonnet et d’Anne du Fou, est associé à Jean I et II Parageau en 1518 et 1519, et collaborateur de Jean IV de Lespinay dès 1511. Il avait épousé ca.1500 Anne Blanchet, remariée ensuite à Alexandre Tempéran, « banquier » (mentionné comme son époux le 16 septembre 1520, registre des baptêmes de Ste-Croix de Nantes). Jeanne, sœur de François Bonnet, épousa en 1525 René de La Bourdonnaye, neveu de Jean de La Bourdonnaye époux de Marie de Lespinay, fille de Jean IV. René de La Bourdonnaye, sommé de rendre les comptes de son beau-frère, prit comme caution en 1537 son père Tanguy et Guillaume Agasse (ou Aguaisse), peut-être de la famille Agasse de Plessé. Marie Blanchet est la femme de Jean-Baptiste de Servy, clerc du trésorier Jean IV de Lespinay dès 1503, mais suspendu par lui en 1514 pour refus de reddition de ses comptes (pour une dette de 60.000 livres). La procédure à son encontre dura jusqu’en 1560. Quand on pense aux 80.000 livres supposées dues par Jean IV de Lespinay en 1524 et à la saisie de ses biens dès 1526, puis à la remise de ses comptes par son petit-fils, clos en 1536, on a du mal à comprendre l’acharnement de certains auteurs contre le trésorier alors qu’il ne déroge pas à la situation générale à son époque, révélatrice d’autres problèmes qui émanent de l’(in)organisation même de l’Etat et du refus de celui-ci d’assumer le coût des services rendus par son personnel... Charles Blanchet, secrétaire de la chancellerie de Nantes, épouse ca. 1527 Raoulette Spadine, petite-fille de Renée de Lespinay et Jean Spadine, arrière-petite-fille de Jean III de Lespinay. Leur fils Louis est baptisé le 16 octobre 1527 à Sainte-Croix de Nantes, avec comme parrain Guillaume de Carheil et Guillaume Morand, et comme marraine Gillette Picard, dame de La Nicollière (voir dossier Spadine). Jeanne Blanchet épouse François d’Achon, dont le petit-fils René est auditeur (1559) puis maître des comptes (1572) en Bretagne…

Il faudrait s’attacher à reconstruire le réseau de parenté de la famille Blanchet. Pour le moment, il est difficile de voir tous leurs liens éventuels, mais leurs alliances dans le monde des finances bretonnes semblent militer pour l’appartenance à une même famille. Par exemple, dans les registres de baptême de la paroisse Sainte-Croix de Nantes, on voit le 9 août 1485 le baptême de Jeanne Blanchet, fille de Jean Blanchet, changeur de Nantes (un autre Jean Blanchet, peut-être le même, est cité comme sénéchal de Nantes en 1487), et d’Ysabeau de Kernerret, avec comme parrain Guillaume Billaut et comme marraines Jeanne de La Porte, veuve de feu Jean de Kernerret, et Marie Rocaz femme de Pierre Billaut. Ainsi, à travers les Billaut, nous avons un lien entre les Blanchet et les Rocaz. Jean Rocaz (cf. Le Page, 1997, p.561), receveur du fouage de l'évêché de Dol de 1544 à 1557, est issu d'une famille de Nozay anoblie par le duc en 1446 (D. Le Page, 1997, la dit d'origine espagnole et marchande), fils de Jean Rocaz sieur de La Villatte. Il épousa Michelle Avril, fille d'Alain Avril – trésorier des Etats de Bretagne et auparavant à la tête d'un grand nombre de fermes à partir de 1522 – et de Marthe de La Grée, veuve de Jean de Bellebarbe et fille, semble-t-il, de François de La Grée, membre du « réseau » Parageau-Lespinay. Les Avril étaient issus d'une famille noble de la région de Redon au service de la famille de Laval, ayant dérogé au XVe siècle puis anoblie de nouveau en la personne d'Alain Avril en 1547. Quant à Yves Rocaz, frère de Jean, il épouse Marie des Roussières, fille d'Yvonnet, lui-même frère probable de Jean des Roussières époux de Rose Robellot, nièce de Bertranne Robellot et de Jean IV de Lespinay. Une descendante de ce Jean des Roussières et de Rose Robellot épousera en 1585 Samuel de Lespinay, arrière petit-fils du trésorier Jean IV. On pourrait multiplier ainsi les nombreux liens indirects par la voie des « affins », réels et non fortuits, entre diverses familles nantaises (et aussi rennaises) sur plusieurs générations.

Le Livre Doré de l’Hôtel-de-Ville de Nantes (1890, t.I, p.65-81) donne des informations complémentaires sur les Blanchet et leurs liens étroits avec les Brécel, Spadine, Guyolle, Ménardeau, Moulnier, de La Porte, Lespervier, Raboceau, des Roussières, Avignon, Picart, du Cellier, de La Chasse, etc., membres du conseil des nobles, bourgeois, manants et habitants de la Ville de Nantes. Plusieurs se sont partagé les fonctions de procureurs-syndics, miseurs, contrerolles, connétable, receveur, parfois à contre-cœur (comme en 1492 où Jean Hubert est nommé d’office pour un an procureur général « des nobles, bourgeois, manans et habitans de Nantes » en remplacement de Guillaume Richerot). Jean Blanchet est procureur-syndic de Nantes en 1459 jusqu’en 1486, où il devient sénéchal (il sera aussi miseur de la ville de 1486 à 1489). En présence de Jean Blanchet toujours sénéchal, un autre Jean Blanchet, peut-être son fils, est cité comme « changeur » en 1492, lors de la nomination d’office de Jean Hubert comme nouveau procureur.

 

Les Blanchet, d'après Nicole Dufournaud (2007)


                      Jean Blanchet = Jeanne Chabot (+ ca.1464)

                           │

       ┌─────────┴─────┬──────────────────┐

    Jean   =  Jeanne       Robert  = Jeanne             Gillette = Jean Chevalier

 Blanchet    Thomas     Blanchet    Lesnier             Honneur = Pierre Simon

                                 (+ca 1483)                           Jeanne = Jean de Peillac

       ┌──────────────┼────────────┬─────────┐

  Jeanne = 1) Guillaume  Marie =           Françoise         Pierre    = Artuze

                 de Bellouan   Jean Lebel                            Blanchet      Pero

                2) Jean                                                      (+1528)

                 de Bellouan                                                    │

                                                                François  =  Anne     = Alexandre

                                                                Bonnet      Blanchet     Tempéran

                                                                                      │

                                                                               Guillaume

                                                                               Tempéran




(Suite...)


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