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28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 13:25
Reçu d’un prêt au Duc,
sous la caution de la signature de Jean III de Lespinay
2 juin 1465

(Arch. Loire-Atl. E 205, fol. 112 vo., copie)


Nous Guilleaume Le Beueurs, Jehan Mortier, Guille. Parageau, Jehan Parageau [son fils, tous deux de Plessé] et Jehan Le Metaier et chacun de nous congnoessons et confessons auoir eu et receu de Jehan du Boys le jeune, comis de Jehan du Boays trésorier de lespargne du duc nre. [notre] souuerain seigneur ung tableau d’or ront d’une peccine que tient ung euesque entre ses mains, duquel euesque la teste est séparée, et est led. tableau garny alentour de quatre ballais [rubis roses], huyt gross. perles et huit petiz angeloz esmaillez de blanc et de rouge cler [cercler] les esles [ailes] et par le dedans à une croez [croix] de béricle [béryl] garnye d’or et de quatre ballais, et est led. tableau esmaillé par le dedans a ymaiges des douze apoustres et des quatre euangelistes enlevez, pesant led. tableau trois marcs sept gros, pour gaige et seurté de la somme de unze uingz escuz d’or que ung chacun de nous a presté et baillé a nostre souuerain seigneur. Lequel tableau nous promectons et nous obligeons rendre et restituer à nre. d. souuerain seignr. ou sond. trésorier, nous rendant et fournissant a ung chacun de nous : Sauoir à moy led. Beueurs cent escuz vallans C XIIII [114] l. [livres tournois] XI s. [sous] VIII d. [deniers], à moy led. Jehan Mortier vignt escuz vallans XXII l. XVIII s. IIII d., à nous lesd. Parageaux quatre vignts escuz vallans IIIIxx XI [91] l. XIII s. IIII d., à moy led. Lemetaier le nombre de vignt escuz d’or neuffs, qu’est a compter ensemble led. nombre de unze vignts [220] escuz d’or neuffs. Donné soubz le signe manuel d’un chacun de nous, et du signe de Jehan de Lespinay à la requeste de moy dit Guille. Parageau le segond jour de juign l’an mil IIIIc LXV. Ainsi signé à la requeste de Guille. Leparageau, Jehan de Lespinay signe, Jehan Mortier voir est [latin : verum est, « c’est vrai »], J. Parageau voir est, G. Le Beueurs voir est, Jehan Le Metayer voir est.

 

(extrait de Marquise de Lespinay, Jehan de Lespinay, Thrésorier de Bretagne, 1937, p.210)


La signature « Jehan de Lespinay » attribuée au futur trésorier par la Marquise de Lespinay est en fait probablement celle de son père Jean III, quelques semaines avant sa mort. En 1460, Jean Parageau, de la paroisse de Plessé, s’était associé pour un an avec Jean III de Lespinay à la ferme de la traite des bêtes vives, sous la caution de son père Guillaume Parageau, receveur du Gâvre [Arch. L-Atl. E 131 fo. 79 verso]. Du 1er janvier 1462 au 31 mars 1465, Jean III est à son tour receveur du Gâvre (ou sergent féodé ?) à la suite de Guillaume Parageau [Arch. L-Atl. B 4295, fo. 35 recto]. Mais le 12 juin 1465, c’est son fils Guillaume de Lespinay qui conclut son compte à sa place [Arch. L-Atl. B 4295, fo. 35 recto]. De même, celui-ci avait signé le 24 mai 1465 au nom de son père le reçu d’un prêt de 120 écus d’or fait au duc [Arch. L-Atl. E 205/1 f° 119]. On peut supposer que Jean III est mort peu de temps après le 12 juin 1465, mais qu’il a eu encore la possibilité de signer le 2 juin comme garant moral le reçu des Parageau et consors. Si le signataire avait été Jean IV, alors que Jean III était encore vivant à cette date, son nom aurait dû être accompagné du qualificatif « le jeune » ou, comme dans le reçu signé le 24 mai par Guillaume, de l’expression : « fils de Jehan de Lespinay », ou « en mon nom et au nom de mon père ». Jean IV ou son frère Guillaume n’ont pas encore l’envergure morale de Jean III pour signer un tel document. Enfin, la signature de « Jehan de Lespinay » est un service demandé par Guillaume Parageau avec lequel Jean III a été « en affaires » (ferme de la traite des bêtes vives, recette du Gâvre) et s’inscrit semble-t-il dans une suite de services réciproques que se sont rendu les deux hommes, probablement parents par les Du Guiniou.

Les Parageau font partie des « nobles écuyers » de Plessé, comme le montrent les délibérations des paroissiens de Plessé du XVe siècle qui citent parmi les nobles écuyers de la paroisse : les Lespinay de Rozet, Marbré sieurs de Malarit, La Rivière sieurs de La Rivière, Rouau sieurs du Chênevert, Parageau sieurs du Guynio et de Labaudan, Gautron sieurs de Launay, et Capeau sieurs de Malaguet.

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