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23 juillet 2005 6 23 /07 /juillet /2005 22:00

Histoire résumée des premiers Lespinay de Plessé


  

A la lecture de travaux récents (1986-1997) sur les hommes de finance dans la Bretagne des XVe et XVIe siècles, de nouvelles sources et des interprétations différentes des sources déjà connues précisent un peu mieux l’histoire des premières générations des Lespinay de Plessé.

Nous avions déjà envisagé que les acquisitions de terres, effectuées à plusieurs reprises par les premiers Lespinay de Plessé étaient financées par des activités administratives dans le duché, par exemple dans les offices financiers. Cela se confirme, sans aucun doute possible, pour Jean III et Jean IV (futur trésorier général de Bretagne), et d’autres membres et alliés de la famille de Lespinay.


 
0 - Le nom de Lespinay

Il s’écrit en latin «de Spineto», ce qui se traduit en français par «de Lespinay» ou «d'Espinay» indifféremment (et en breton par «Spernec»). Si les intéressés ont choisi dès le XVe siècle, sinon plus tôt, le nom avec article (L'Espinay ou Lespinay), souvent cet article est oublié dans les documents administratifs, surtout lorsqu'ils sont une traduction du latin. L'apostrophe n'est en général pas notée, sauf dans certains imprimés. Les Lespinay signeront du XVe siècle jusqu'au début du XIXe siècle sans apostrophe entre le "L" et le "e", jusqu'au moment où les membres de l'actuelle branche cadette choisiront la graphie "L'Espinay".


 
1. Jean I de Lespinay

Cité comme seigneur de Lespinay à Plessé dans une généalogie établie sur titres par René de Bruc, en 1638, il est pris en compte par les d'Hozier, juges d'armes de France, au cours du XVIIIe siècle, sans que l'on sache qui il est et s'il a réellement existé.

En effet aucun texte connu ne cite un Lespinay, encore moins un Jean de Lespinay, dans cette partie de la Bretagne à cette époque, c'est-à-dire la fin du XIVe siècle. Cependant, plusieurs textes relatifs à des montres de gens d'armes bretons à Dol et à Saint-Payen (1380) mentionnent un Jehannigon, Jehingon, Jarnigon ou Jarnigain de Lespinay, en compagnie d'un Raoul et d'un Olivier de Lespinay (cf. Dom Morice et Dom Lobineau). Ces derniers étaient d'une ancienne famille de Lespinay établie dès la fin du XIIe siècle dans les évêchés de Saint-Malo et de Dol (à St-Pern et St-Malon), dont les paroisses dépendantes se retrouvaient jusque dans le Morbihan, à proximité de Guer où les Lespinay de Plessé eurent ensuite des attaches (alliances Robelot, Hudelor, Gaincru, La Bourdonnaye, etc.). Il y a une quasi certitude pour que ces personnages (Jehannigon, Raoul et Olivier de Lespinay), cités ensemble, soient de la même famille.

Si ce Jehannigon [«tout petit Jean»] alias Jarnigain [ancien prénom breton] est bien la même personne que Jean I de Lespinay, fondateur des Lespinay de Plessé, ceux-ci sont donc issus de cette ancienne famille comme semble l'affirmer d'après une tradition familiale Jacob de Lespinay dans une généalogie écrite vers 1665 à sa cousine Anne de Lespinay-Goyon. Cette généalogie repose sur les mêmes sources que la généalogie établie en 1638 par René de Bruc, sources qui ont ensuite disparu à l'occasion des poursuites menées par la Chambre des comptes contre les descendants de Jean IV de Lespinay, trésorier de Bretagne, et de la saisie en 1524 des archives familiales et professionnelles de Jean IV, Jean V, Guillaume de Lespinay et de leurs épouses...

Ce cadet de famille aurait quitté, comme beaucoup d'autres à la même époque en Bretagne, sa région d'origine pour s'installer dans la région de son épouse, vivant des biens de celle-ci, dont il avait l'administration, et de diverses rémunérations au service du duché qui lui permirent d'acquérir quelques biens dans la paroisse de Plessé d'où était originaire probablement son épouse. Celle-ci devait être titulaire du fief de Rozet en Plessé, gage d'une sergenterie féodée de la châtellenie du Gâvre, comme l'était aussi semble-t-il le fief voisin du Guynio (ou Guiniou), situé à cheval sur les paroisses de Guenrouët et de Plessé. Ce premier Lespinay a néanmoins gardé des attaches, des obligations et des biens dans sa région d'origine, comme très probablement les deux générations qui vont suivre.


 
2. Jean (II), Guillaume et Eonnet de Lespinay

Ces trois personnes, résidant toutes trois dans la paroisse de Plessé, pourraient être des frères. Aucune trace n’existe d’autres Lespinay à Plessé avant eux. En outre, ils semblent avoir eu tous les trois des activités hors de leur paroisse, soit à travers des montres, soit au service du duc, qui supposent qu’ils ont suivi la voie tracée par leur père et profité probablement de ses relations.

A - Jean II de Lespinay

Pourrait être l’aîné.

1392 - Est peut-être le Jean de l’Espenay, écuyer breton, qui organise une montre au Mans en 1392 (cf. Dom Morice, t.II).

1402 - Il est dit avoir épousé en 1402 Guillemette du Guiniou, fille de la dame de la Perchette, toutes deux possédant des biens dans les paroisses de Guenrouët et Plessé. Cette alliance est certaine, comme les efforts de Jean III et Jean IV de Lespinay, leurs fils et petit-fils, de reconstituer les patrimoines du Guiniou et de la Perchette. Mais la date de 1402 n'est appuyée par aucune source.

1416 - Il achète une rente à Guillaume Agasse.

1419 - Il a pu être un moment au service armé du duc et rémunéré pour cela, comme en 1419 où il serait l’un des Jean de l’Espinay ou d’Espinay ayant fait partie de la suite de Richard de Bretagne avec son frère Eonnet.

1428 - Lors des aveux faits à Morice de Volvire en 1428, Jean II (ou Jean III ?) de Lespinay n’a que « certaines choses » en la paroisse de Plessé.

30.06.1431 – C’est lui ou son fils qui signe en 1431 un aveu de Perrot Guischard, parent probable de la belle-mère de Jean II (un Guischard est seigneur de la Perchette au cours du XVe siècle), relatif à la seigneurie de Kerguemer en Guenrouët et Plessé, après la signature de Nicolas Février, notaire habituel du Gâvre. Sa signature étant suivie de la griffe : « passe » ou « passé », typique des notaires, il a été présenté par certains auteurs (J. Kerhervé, D. Le Page) comme notaire du Gâvre, or ce type de griffe est aussi une attestation que la signature qui précède est authentique, comme pourrait le faire un témoin ou un homme de loi. L’activité de notaire d’une châtellenie, souvent occasionnelle, pouvait être exercée par un membre de la noblesse sans déroger, comme c’était aussi le cas des sergents féodés. C’est la seule signature de ce type connue de Jean II (ou Jean III) et il est difficile dans ce cas de généraliser comme l'on fait les auteurs cités (Arch. L.A. E.336).

1437 – C’est peut-être lui ou son fils Jean III qui, sous le nom de J. de Lespinay, va prêter serment avec la noblesse de l’évêché de Dol en 1437. Dans ce cas, cela montrerait que les Lespinay ont conservé des obligations dans leur évêché d’origine.

B - Guillaume de Lespinay

Pourrait aussi être l’aîné, du fait de l’ancienneté de la seule mention sûre le concernant.

1404 - Fait aveu de Polignat ou Polignac en Plessé.

1418 – C’est peut-être lui qui participe à une montre à Gien en 1418.

C - Eonnet de Lespinay

Doit être le dernier des trois, marié probablement tardivement puisque son fils Pierre se marie en 1443. Il vit encore en 1448.

1419 - Mentionné sous le nom d’Eonnet de Penhay [d’Epenay] accompagnateur de Richard de Bretagne en France (compte de J. Mauléon).

1443 - Il marie son fils Pierre à la fille de Jacquet de La Tousche, maréchal de salle du duc. A cette occasion, une franchise d’impôts sur des achats de vin est accordée à Pierre de Lespinay, fils d’Eonnet de Lespinay de Plessé (Dom Morice, t.II). Cette franchise étant un moyen de faire des opérations ponctuelles d’achat et de revente de vins avec un bénéfice facile pour quelqu’un qui n’en fait pas le commerce habituel, on peut supposer que, comme cela a été le cas de Jean III de Lespinay, Pierre et/ou son père Eonnet exerçaient de petits offices financiers, pas très rémunérateurs. Cet avantage, momentané, était un moyen pour eux de couvrir une partie de leurs besoins. Ils ont dû à un moment donné faire office de sergent féodé du Gâvre, avant qu’Eonnet se déssaisisse de ses parts de l’héritage maternel sur le fief de Rozet, gage de la sergenterie.

1447-1448 - Eonnet vend, à travers plusieurs transactions, ce qu’il détient des terres de Rozet à Jean III de Lespinay qui, par la suite, va se faire appeler « Lespinay de Rozet ».


 
3. Jean III de Lespinay

Il va être le premier titulaire certain d’un « office » financier, celui de receveur de la châtellenie du Gâvre, selon les livres d’inventaires de Béchameil de Nointel établis en 1679-1680 (Arch. L-Atl. B 4295), les originaux n’existant plus. Néanmoins, nous savons que peu après 1448, il est seul titulaire du fief et de « la grande maison » de Rozet qui lui donnent obligation de servir gratuitement en tant que sergent féodé, c’est-à-dire receveur des impôts, de la châtellenie du Gâvre.

Lorsque Georges Minois (dans son Anne de Bretagne, Paris, Fayard, 1999, p.179) dit que son fils Jean IV est "issu d'une lignée de receveurs du Gâvre",  il n'a que la source de Béchameil qui cite 1462-1465 comme seules années de fonction de Jean III à la recette du Gâvre. Avant Jean III, nous n'avons aucun élément prouvant l'existence d'une lignée de receveurs.

v.1445 - Epouse Brience Pinart, fille du sieur du Val-Pinart près de Morlaix.

1446 - C’est peut-être lui qui est receveur des fouages de l’évêché de Léon en 1446 (Arch. L-Atl. B 4296 f° 227 r°) dont le compte est rendu par son commis Jean Pillet en 1447. Il a pu obtenir cet office avec l’appui des Pinart dont plusieurs sont pourvus d’offices financiers.

1447-1448 - Acquet par Jean de Lespinay des droits d’Eonnet de Lespinay sur Rozet.

12.06.1453 - Il se nomme dans un acte « Jean de Lespinay de Rozet », nom qu’il gardera par la suite (acquêt d'une rente à Dom Robert du Guiniou, Arch. L.A. E.336).

1460 - Il est cette année-là fermier de la traite des bêtes vives avec Jean Parageau (Arch. L-Atl. E 131 f° 79 v°), fils de Guillaume Parageau alors receveur du Gâvre (depuis 1453) et sous la caution de celui-ci. Etant sieurs du Guynio, les Parageau sont probablement des parents des Lespinay.

1462-1463 - « Compte de Jean de Lespinay receveur du Gavre depuis le premier jour de janvier 1462 jusques au premier dudit mois 1463 conclud a Nantes le 6e avril 1464 signé Lebel et Barin. » (Arch. L-Atl. B 4295, f° 35 r°).

15.08.1464 - Acquêt à Jeanne Nouel d'une part du devoir du port et passage de St-Clair.

24.05.1465 - Son fils Guillaume signe pour lui le reçu d’un prêt de 120 écus d’or au duc sur gage d’une coupe d’or (Arch. L-Atl. E 205/1 f° 119).

1465 - « Compte de Guillaume de Lespinay fils de deffunct Jean de Lespinay en son vivant receveur du Gavre depuis le temps du dernier compte dudit deffunct de Lespinay qui fut conclud a Vennes le 12e juin 1465 jusques au dernier mars audit an. Signé Lebel. » (Arch. L-Atl. B 4295, f° 35 r°). Jean III aurait donc été une nouvelle fois receveur du Gâvre de début 1464 à mars 1465, mais c'est Guillaume, son fils, qui conclut son compte en juin 1465.

 

 

 
4. Guillaume, Jean IV de Lespinay

 

A - Guillaume de Lespinay

Est probablement l’aîné.

1465 - Signe le 24 mai 1465 au nom de son père un prêt fait au duc de Bretagne avec comme gage un bijou ducal.

1465 - Il prend temporairement la suite de son père, Jean III de Lespinay, juste avant sa mort, comme receveur du Gâvre et rend son compte. C’est en effet normalement l’aîné qui est chargé de cette responsabilité.

1468 - Il est mentionné en 1468 dans les registres de la chancellerie à Rennes, comme héritier de feu Jean de Lespinay, dans une procédure contre Guillaume de Montauban, seigneur de Sens (Arch.Ille-&-V., B.6-24, p.295). C’est là aussi une responsabilité d’aîné.

1465 et 1469 - Jean et Guillaume de Lespinay sont acquéreurs de 80 à 100 journaux de bois dans les forêts d’Abbaretz, dépendant de la seigneurie de Nozay (Arch. L-Atl. B 1847).

1486 - Un Guillaume de Lespinay, probablement un homonyme, lève le fouage de 1486 en l’évêché de Vannes pour le maréchal de Rieux (ADM, fonds de Truscat). A cette date, il semble que Guillaume de Lespinay soit décédé, son frère Jean IV étant installé dans « la grande maison de Rozet » dès 1482 et dit héritier de Jean de Lespinay son père. On ne sait rien d’autre de lui.

B - Jean IV de Lespinay

Son activité financière certaine commence en 1474 avec la recette du Gâvre (de 1474 à 1488) puis, en association avec Jean Parageau, la gestion de quelques fermes pendant peu de temps entre 1485 et 1489, et elle continue en 1489 avec la charge de trésorier général de Bretagne qu’il garde jusqu’à sa mort en 1524, après une courte interruption de 1492 à 1498. Ce qui pourrait montrer qu’il est bien le cadet de Guillaume de Lespinay, c’est qu’il ne porte pas comme son père le nom de Lespinay de Rozet, mais celui de Lespinay de Bodouan, nom d’une ancienne métairie noble de sa famille. Cependant il réside dans la « maison de Rozet », jusqu’à la création de la seigneurie de Lespinay.

1465 - Il est peut-être le Jean de Lespinay, à moins que cela soit son père, qui signe comme témoin d’un prêt de 220 écus d'or (gagés sur les bijoux de l'épargne) fait au duc de Bretagne le 2 juin 1465 par les Parageau et consorts (Arch. L-Atl. E 205/1).

1465 et 1469 - Jean de Lespinay est mentionné avec Guillaume ("J. et G. de Lespinai") comme acquéreur de 80 à 100 journaux de bois dans les forêts d’Abbaretz, dépendant de la seigneurie de Nozay (Arch. L-Atl. B 1847).  Les historiens récents les citent comme "receveurs du Gâvre", mention absente des documents originaux. Il s'agit peut-être de Jean III en 1465, et de Jean IV en 1469 qui, à cette époque, n'est pas encore receveur du Gâvre...

1474 - « Compte de Jean de Lespinay receveur du Gavre depuis le 10e janvier 1474 jusques au premier octobre 1478 lequel est conclud a Vennes le 14e novembre 1478. Signé Rolland et Le Boutier. » (Arch. L-Atl. B 4295 f° 35 v°).

19.03.1475 – D’après l’abbé J.M. Le Claire dans son ouvrage sur Guer (rééd.1990, Rennes, éd. Rue des Scribes) Jean Lespinay épouse Bertranne Roblot par contrat du 19 mars 1475 (date qui paraît tardive, si leurs deux fils étaient en poste comme secrétaires à la Chambre des Comptes de Nantes en 1492, ce qui n'est pas prouvé).

1478 - « Compte de Jean de Lespinay receveur du Gavre depuis son dernier quy fut le premier jour d’octobre 1478 jusques a la conclusion d’icelluy qui fut a Nantes le 26e febvrier l’an 1482. » (Arch. L-Atl. B 4295 f° 36 r°).

26.04.1479 – L’une des premières mentions sûres concernant Jean IV de Lespinay est relative à un acquêt qu’il fait avec son épouse Bertranne Robelot le 26 avril 1479 de biens appartenant à Guillaume Aougstin, fils d’Eonnet Aougstin et Guillemette Giquel, en frairie de Chasteaucé (Castellum Sei), paroisse de Plessé (B.N., Carrés de d'Hozier, vol.382, ainsi que pour les actes suivants).

19.09.1482 - Lors d’un échange d’héritages situés « en la ville de Rouzet », qui eut lieu dans la maison de Jean de Lespinay à Rozet, il est nommé « noble Jehan de Lespinay, escuyer, seigneur de Bodouan, héritier de Jehan de Lespinay son père ».

1482 - Plusieurs échanges « d’héritages » entre Jean de Lespinay et Bertranne sa femme, et :

  • - Jean Boulot, demeurant dans la ville de Rozet (19.09.1482),
  • - Jean Le Moyne (19.09.1482),
  • - Michel Guillemot, pour Olivier et Jean Guillemot (19.09.1482),
  • - Jean Huby ou de Rube (1.10.1482), et une acquisition auprès de Pierrot Bonneron (ou Bouverone) et sa femme de terres sises en Gloacquen (1.10.1482).

1483 - Vente de Michel et Olivier Lévesque, dont la mère est une du Guynio, à Jean de Lespinay et sa femme Bertranne (13.12.1483).

1485 - Vente par Jean Alain à Jean de Lespinay d’une terre sise en Gloacquen (17.02.1485).

1485 - « Compte de Jean de Lespinay receveur du Gavre depuis son dernier compte qui fut le premier jour d'octobre 1485 jusques au 14e avril 1488 conclud a Nantes le 13e juillet 1503. » (Arch. L-Atl. B 4295 f° 36 r°). Il serait devenu fermier de la recette du Gâvre avec Jean Parageau l’aîné, après en avoir été le gestionnaire, à partir du 1er décembre 1485 (selon J. Kerhervé, 1986, p. 52, citant Arch. L-Atl. B 4295 f° 36, qui écrit par erreur qu’il le fut jusqu’au 14 avril 1489, ce que cette source ne dit pas). En fait, son successeur est Jean Parageau dès le 15 avril 1488, qui continuera cette fonction du 29 mai 1489 au 30 octobre 1490 (Arch. L-Atl. B 4295 f° 36 r°).

1485 - Jean de Lespinay est pour un an, avec Jean Parageau l’aîné, fermier de la traite des bêtes vives de l’évêché de Nantes (Arch. L-Atl. B 10 f° 70 v°). J. Kerhervé (1986), à partir de la même source, donne la période 1485-1488.

1485-1487 - A la fin de la ferme de la traite des bêtes vives, il prend pour deux ans la recette ordinaire d’Ingrandes et Champtocé avec Jean Parageau l’aîné (01.12.1485-23.11.1487) (Arch. L-Atl. B 10 f° 75).

1485-1488 - En même temps, il prend la ferme des ports et havres d’entre Couesnon et Arguenon conjointement avec Jean Parageau l’aîné et d’autres consorts dont Jean Parageau le jeune (Arch. L-Atl. B 10 f° 163). J. Kerhervé (1986), à partir de la même source, ne mentionne que l’année 1487.

1487 - Fouages de l’évêché de Nantes - « Compte de Jan de Lespinay receveur en partie des fouages de soixante trois sols par chaque feu, ordonné au mois de xbre 1487 auquel il n'y a point de conclusion. » (Arch. L-Atl. B 4296 f° 7 v°). Cette activité de l’année 1488 prend la suite de celle de la recette ordinaire d’Ingrandes et de Champtocé.

14.04.1489-déc.1491 - Jean de Lespinay est trésorier et receveur général de Bretagne. Il n'assume directement aucune autre activité financière, contrairement à ce qu'affirment les historiens Kerhervé, Le Page ou Minnois, confondant le trésorier et son fils aîné Jean.

2.10.1491 - Vente de Marc Bonneau et sa femme à Jean de Lespinay et Bertranne sa femme.

3.08.1492 - Jean de Lespinay, évincé par Charles VIII, devient auditeur à la Chambre des comptes de Bretagne, à Nantes.

2.10.1492 - Transaction avec Macé Coureau à propos de l'hébergement de Regmollet [Rignolet] en Plessé.

28.01.1498 - Vente de quatre pièces de terres labourables à Plessé, « une dans la bocze de Castelles dans la frairie de Langles et les trois autres dans la bosze de Kernouer », par Pierre Ollivier, de Guilliers, à Jean de Lespinay.

1498-1524 - Jean de Lespinay redevient trésorier et receveur général de Bretagne à l’issue de la mort de Charles VIII et quitte son poste à la Chambre des comptes.

14.12.1499 - Vente par Brience Blanchart veuve de Jean Rouer de l’héritage en rôture du Haut-Epinay à Jean de Lespinay et son fils Jean. Ou : vente par Brience Blanchart contre 30 livres tournois et l’échange de pièces de terre situées en la frairie de Langle du «lieu vulgairement nommé le hault Espinay consistant tant en maisons, jardins, rues, terres arables, non arables, prés et appartenances que autres héritages ... lesdites choses situées en la frarie de Rozet contenat trante journaux de terre ou environ» (15.10.1499).

17.03.1500 - Vente par Jean Merot à Jean de Lespinay d’une maison et ses dépendances avec un tiers de journal de terre situés au bourg de Plessé.


4.06.1511 - Vente par Jean Moriceaux d’une pièce de terre en pré à Rozet à Jean de Lespinay.

4.05.1512 - Vente de quatre pièces de terre dans la paroisse de Guenrouët à Jean de Lespinay.

 

 

25.04.1514 - Constitution de rente par Jamet Capeau, seigneur de Malaguet en Plessé, stipulant par Jean Coué seigneur du Brossay.

1517, mai: “acte qui prouve la filiation dudit Jean tresorier a venir à Guillaume de Lespinay” : pièce de procédure entre Pierre de Foix Seigr. du Pont et de Rostrenen, Louise du Pont sa femme, Jean de Lespinay Seigr.de Lespinay au nom de Guillaume de Lespinay fils de Jean de Lespi­nay Seigr. de Malarit son fils et Marie du Chaffault femme dudit Guillau­me, Jean de Lespinay et Agnès de St.-Marsault sa femme, seigneur et dame de Malarit, - et Charles de Rohan Comte de Guyse, Seigr.de Gyé et de Penhouet, fils de Pierre de Rohan, Maréchal de France, et de Françoise de Penhouet (B.N., Mss.Fr. Carrés de d'Hozier, vol.382, f° 335-336).

 

 

{C}

1523, 19 décembre: requête au Conseil par Jean de Lespinay, chan­cellerie de Nantes (B.N., idem, vol.382, f° 337).


 
5. Jean V, Guillaume de Lespinay

A - Jean V de Lespinay

Paraît être l'aîné, puisqu'il achète en 1499 avec son père Jean (IV) l'héritage en rôture du Haut-Epinay à Brience Blanchart, acquisition qui achève la constitution de la seigneurie de Lespinay.

1489 - Paraît être déjà marié en 1489 à Hélène [alias Jeanne] de Marbré, fille de Guillaume, seigneur de Malarit en Plessé, et de Jeanne Le Maistre. En effet, il est mentionné comme seigneur de Malarit le 17 avril 1489. Cependant, leur premier enfant vivant (Guillaume) naîtra entre 1500 et 1502.

1498 (?) - Secrétaire-greffier à la Chambre des comptes de Nantes (ou peut-être 1507 ?) [1498 est une supposition sans fondement de J. Kerhervé, 1986, Jean IV de Lespinay étant suspecté avoir installé son fils aîné à la Chambre des comptes avant de quitter son poste d'auditeur pour redevenir trésorier général de Bretagne].

1.01.1501 - Receveur ordinaire de Nantes : «Compte de Jean de Lespinay receveur du domaine de Nantes pour cinq années commançant le premier janvier 1501 et finissant le dernier jour de decembre 1506 conclud à Nantes le premier avril 1521» (Arch. L-Atl. B 4295 f° 8 v°). Son compte a été conclu par son père après sa mort (survenue en 1517). [J. Kerhervé (1986) a supposé, à tort semble-t-il, que ce Jean de Lespinay était le trésorier, alors que son titre principal de trésorier aurait dû être mentionné et que ce cumul direct ne s'explique pas (il aurait dû s'effectuer par l'intermédiaire d'un commis). En outre, ce même poste ayant aussi été confié à son autre fils Guillaume, on ne voit donc pas pourquoi le Jean de Lespinay cité ne serait pas le frère aîné de Guillaume. Dans ce cas, il n'a dû devenir secrétaire des comptes qu'ensuite, après avoir rendu ses comptes, qui n'ont été conclus qu'après sa mort.]

15.02.1504 - Pièce de procédure entre Jean de Lespinay, Jeanne de Marbré et Jean Godart seigneur de Juzet pour prouver la filiation de Guillaume de Marbré père de Jeanne (B.N., Carrés d'Hozier, vol. 382 f°323).

12.02, 11.03. et 26.03.1511 - Pièces de procédure entre Jean de Lespinay et Olivier de Vaunoyse, Perrine de Juzet sa femme et Olivier de Marbré fils de ladite Perrine (B.N., idem, vol. 382, f°324-327).

1514 - Après le décès d'Hélène de Marbré, vers 1510, il épouse une dame d'honneur de la duchesse d'Angoulême, Anne [alias Agnès] de Saint-Marsault, veuve en 1512 de Jean du Chaffault, en même temps que son fils Guillaume épouse Marie du Chaffault, fille d'Anne de St-Marsault, les négociations étant menées par le trésorier en personne (contrat du 15.02.1514).

3.05.1515 - Auditeur-maître à la Chambre des comptes, jusqu'à sa mort en 1517, sur résignation de Regnaud de Brignac, et après avoir été secrétaire-greffier (peut-être depuis 1507). La lettre de provisions donnée par le Roy est éloquente : "à son cher et amé Jean de Lespinay, le jeune, escuyer Seigneur de Malarit, naguère secrétaire et clerc de ladite Chambre des Comptes, sur la résignation pure et simple faite ce jour là, en sa faveur entre les mains de Sa Majesté, par son amé et féal conseiller et premier maistre d'hostel ordinaire de la très chère et amée compagne la Royne, Regnault de Brignac, et en considération des bons et agréables services que ledit Jean de Lespinay avait par cy devant faits à sa dite Majesté et à feu son très cher Seigneur et Beau Père le Roy Loys dernier décédé [en 1515], au dit état et office de secrétaire et clerc de la dite Chambre des Comptes des dits pays et Duché de Bretagne".

20.04.1517 - A son décès, son coeur est enterré au pied de l'autel de la chapelle Saint-Yves à Paris (dalle dessinée dans la collection Gaignières, Bibl. Oxford).

B - Guillaume de Lespinay

1492 - Secrétaire à la Chambre des comptes, selon Fourmont (Histoire de la Chambre des comptes), information non vérifiée et peut-être erronée.

1500 - Epouse vers cette date Guillemette Moulnier dont il a un fils, Charles, baptisé le 1er mai 1508, paroisse St-Nicolas de Nantes (acte en latin, registre folio 174 v.10).

1506 à 1508 - Séquestrateur des terres d'Issé et de Rieux pendant le procès entre Françoise de Rieux et son fils Jean de Laval, et Jean de Rieux (il s'agit d'un deuxième compte, ce qui suppose qu'il a assuré cette fonction aussi d'environ 1504 à 1506).

1508 (?) - Receveur ordinaire de Nantes après son frère Jean V, ainsi que de Loyaux et Retz (information non retrouvée dans Arch. L-Atl. B 4295).

23.06.1512 - Fonde avec son frère Jean une chapellenie à Massérac (Arch. Loire-Atl. G.434). Acte latin dans lequel il est mentionné comme "Receptor Namnetensi", receveur des Nantais.

1518 - Est décédé dès cette année sans hoir, son père étant déclaré son héritier en janvier 1519 et devant rendre ses comptes.

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