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23 juillet 2005 6 23 /07 /juillet /2005 22:00

A propos des « malversations » de Jean de Lespinay (1)

trésorier général de Bretagne 1489-1524


 

 

1) Jean Kerhervé, L'Etat breton aux 14e et 15e siècles. Les Ducs, l'Argent et les Hommes. Paris : Maloine, 1987, 2 vol., 1078p. (nombreuses références en index)


p.158 : “On remarque que l'appétit des fermiers trouva surtout à s'employer en basse Bretagne où les châtellenies ducales étaient nombreuses. Vers l'est les cumuls furent plus rares, mais Jean de Lespinay, le futur trésorier général, et Jean Hagomar, en emportant le premier le Gâvre et Champtocé, le second Rennes et Fougères, réussirent de beaux “coups” (218).” 

  Note 218: “Lespinay était associé à Jean Parageau, Hagomar à Colas Moustiers pour Fougères”... 

p.281 : “Ces versements [les mouvements de fonds de la trésorerie] n'étaient pas non plus superflus pour rembourser le véritable banquier qu'était l'officier général, obligé d'alimenter en permanence sa caisse sur ses ressources propres, et dont le compte restait souvent à découvert à sa sortie de charge. Tous les bilans des gestions individuelles ne sont pas connus. Certains trésoriers, peut-être moins pressés par les circonstances, ou moins habiles à présenter leur comptabilité, accumulèrent envers l'Etat une dette dont leurs biens ou leur personne firent directement les frais. Plus nombreux ceux qui, comme Auffroy Guinot, Jean d'Ust, Geffroy Le Ferron, Mathelin Hervé, Hervé Maydo, Raoul de Launay, Guillaume Le Roux, Gilles Thomas, Jean de Lespinay, pouvaient présenter des titres de créances parfois considérables (55).” 

Note 55 : “ ... ; Thomas déclarait avoir avancé 53 942 L. en 15 mois d'exercice, B 51 f° 14 ; Lespinay réclamait 68 306 L. pour 31 mois, E 209/24 f° 5 v°.”

p. 282 : Note 59 : “Seules les comparaisons de comptes pouvaient apporter la preuve des fraudes, le compte par lui-même présentant toutes les apparences de la régularité, d'autant que le trésorier pouvait obtenir du duc les décharges les plus contestables pour couvrir ses irrégularités, cf. Archives L-Atl. B 3 f° 28 v°, huit décharges enregistrées de l'exprès commandement du prince.”

p. 289-290 : “Mais, pour la plupart de ses titulaires, l'office de trésorier fut comme le couronnement d'un bel itinéraire : Hervé Guihemarou, Guillaume Le Camus, Jean Périou, Jean Couldebouc, Raoulet Le Nepveu, Jean Droniou, Auffroy Guinot, Jean Rolland, Jean de Vay, Hervé Maydo, Guillaume Juzel, Pierre Becdelièvre, Jean de Lespinay avaient une riche expérience d'administrateurs des caisses de l'Hôtel – Argenterie, Provision, Coffres –, des antécédents de receveur des fouages ou du Domaine, qui les recommandaient spécialement à l'attention du prince. Arrivés au sommet de leur carrière de comptables, ces hommes avaient encore la possibilité de voir s'ouvrir devant eux les portes de la Chambre des Comptes, puisque 24 trésoriers au moins passèrent par la cour suprême, soit près de la moitié d'entre eux. Ils y occupèrent un poste d'auditeur ou un fauteuil de président. [p.290] Certains d'ailleurs en provenaient, et y retournèrent leur mission accomplie, tels Jean Roussel, Jean Rolland, Morice de Kerloeguen, Hervé Maydo, Guillaume Chauvin ; d'autres furent promus à leur sortie de charge ou quelque temps après, comme Jean Hilary, Jean de Malestroit, Raoulet Eder, Jean Fréséro, Auffroy Guinot, Raoul de Launay, Jean de Lespinay”...

p. 291 : “L'accroissement du pouvoir du trésorier général tint pour une bonne part au développement de ses services. On en connaît très mal l'organisation, mais on sait qu'il était entouré de commis dévoués autant à l'office qu'à lui-même. (...) Thomas Sanschausses collabora avec Pierre Becdelièvre, puis Jean de Lespinay (115).” 

Note 115 : Archives L-Atl. B 11 f° 169 v°, B 12 f° 112 v°.

p. 404 : Tableau 32. La Chambre des Comptes après la réunion à la France (1492). Mentionne parmi les auditeurs Jean de Lespinay, supposé être le trésorier [il s'agit peut-être de Jean de Lespinay le jeune].

p. 405 : “Il importait également, pour bien la tenir en mains, d'en sélectionner le personnel, ce qui fut fait le 3 août 1492 : même si l'essentiel des membres en place furent reconduits, on adjoignit aux auditeurs, non seulement Jean de Lespinay qu'on venait d'écarter de la trésorerie générale, mais aussi Guillaume de Beaune, Sr. de la Charmoye, général des Monnaies de France en 1490 (345) (...).”

       Note 345 : “LAPEYRE et SCHEURER, Les notaires..., t.II, planche XII.”

p. 635 : “Les plus grosses sommes, bien dans la tradition des gouvernements médiévaux, correspondaient aux créances des officiers locaux ou centraux : Arthur Du Pan, héritier du garde-robier Michel Le Doulx, y émargeait pour 91 819 livres, Thomas de Riou, argentier de l'Ecurie et receveur du fouage, pour 27 334 livres, Jean de Lespinay, trésorier et receveur général, pour 60.009 livres, Gilles Thomas, trésorier de l'Epargne, pour 53 200 livres ! La dette publique connue s'élevait à plus de 486 000 livres, pour les seuls états antérieurs au mariage de la duchesse, et l'essentiel restait encore à rembourser dix ans plus tard.”

p. 646-647 : “Mais sur les bords de la Loire résidaient quelques-uns des plus grands capitalistes du duché, les Thomas, dont nous avons jadis relaté la réussite spectaculaire, et plus encore les membres des colonies étrangères, Espagnols et Italiens. (...) Les noms des Spinolle, Spadine et Lomelin, originaires de Gênes, (...) figurent presque chaque année parmi ceux des fermiers de la Prévôté (66). Mais si le cadre nantais, dans lequel ils étaient parfaitement intégrés, leur convenait à merveille (67), ils n'en sortaient guère, et pas beaucoup plus qu'eux leurs associés bretons, les Couppegorge, de La Roche, Le Pennec, Lespinay, Parageau (68).”

 

Note 66 : (...) “par contre, parmi les fermiers de la Prévôté, on trouvait (...) Jean Spadine le jeune et Jean Spadine l'aîné, 1480-1483 (...) Archives L-Atl. E.164/10 (...)”

       Note 67 : “LE MENÉ, La ville..., p.100 sq.”

      Note 68 : (...) “Pour les familles de fermiers nantais, cf. Catalogue, pp.52-54 et 386-387 (Lespinay), 360 (Le Pennec), 385-388 (Parageau), 605 (de La Roche).”

 

p. 648-650 : “On pense aux relations familiales, trop superficiellement connues (77) ; mais on doit aussi insister sur les origines communes qui permettaient à des équipes issues d'un même terroir et liées par des relations d'affaires, d'amitié, de famille, d'échafauder des plans d'action réfléchis, et de réunir les capitaux nécessaires pour s'imposer chez soi et plus encore loin de ses bases. Ainsi agirent les Quimpérois Mahé Santhoes et Michel Marion, Alain Le Sandevez et Alain de Tréanna, les Rennais Jamet Du Plessis et Yvon de Lescallun, les Morlaisiens Paul Pinart et Bizien Mérien (80), les financiers nantais, originaires du petit bourg de Plessé, Jean de Lespinay et Jean Parageau (81), et bien d'autres encore.”

 

Note 77 : “Elles sont faciles à établir dans les cas déjà cités des Spadine ou des Spinolle, des Goesbrient, des Jouhan; (...)”

Note 80 : “Associés en 1465 pour l'impôt du diocèse de Léon, Archives L-Atl. B 5 f° 46 v°, et en 1468 pour la traite des bêtes vives du duché, B 6 f° 77 v°.”

Note 81 : “Associés en 1485 pour la traite des bêtes vives, Archives L-Atl. B 10 f° 70 v°, en 1486 pour la recette ordinaire d'Ingrandes et Champtocé, B 10 f° 75, et de 1485 à 1488 pour les ports et havres d'entre le Couesnon et l'Arguenon, B 10 f° 163.”

p. 737 : “La première surprise vient en effet de la médiocrité d'un certain nombre de manoirs familiaux. Celui des Tréanna à Elliant valait en 1446, avec ses dépendances, 18 livres de rente (...). Dans de telles conditions, les cadets n'avaient pas le choix et devaient nécessairement chercher d'autres moyens de subsister. Certains lignages avaient même perdu leur terre éponyme comme les Maillechat à Hédé, ou les Lespinay à Plessé ; ces derniers, en difficulté au début du XVe siècle, devaient racheter pièce par pièce les domaines de leurs ancêtres, après avoir fait fortune dans les finances (149).”

 

Note 149 : “Cf. Catalogue..., p.386, et LESPINAY, Jehan de Lespinay...”

 

p. 743 : “La première forme de commerce qui s'offre à l'attention concerne les receveurs ordinaires. (...)

     C'est la spéculation sur les produits du Domaine qui apparaît le mieux. Il est fréquent de les voir participer à titre privé aux adjudications de coupes de bois dont les châtellenies ducales étaient bien pourvues (183).”

 

Note 183 : (...) “D'autres emportaient les coupes de seigneuries voisines de leur recette, tel G. Lambart, contrôleur de Redon, J. et G. de Lespinay, receveurs du Gâvre, acquéreurs de 80 à 100 journaux de bois dans les forêts d'Abbaretz, dépendant de la seigneurie de Nozay, en 1465 et 1469, Archives L-Atl. B 1847.”

 

p. 752-753 : “ “Le prêt à intérêt, prohibé par l'Eglise, était la matière première de la finance”. La formule s'applique fort bien aux officiers des Montforts. A tous les niveaux de la hiérarchie, ils le pratiquèrent, suivant en cela une attitude commune aux catégories enrichies de leur temps, et utilisant aussi bien les capitaux dégagés par leurs affaires commerciales ou leurs spéculations sur les fermes que les liquidités temporairement déposées entre leurs mains du fait de leur office (277).”

“C'est parmi eux [les officiers de finances] que l'on rencontrait les principaux bailleurs de fonds de l'Etat, mais aussi les créanciers des grands seigneurs de la cour ducale. (...) Jean de Chalon, prince d'Orange, s'adressait de préférence aux officiers du pays nantais: Colinet de Marchy, qui fut le dernier argentier breton, Jean Parageau, receveur du Gâvre et de Champtocé, Thomas de Riou (...).”

 

Note 277 : “C'est ce que leur reprochaient les commissaires envoyés par François Ier en Bretagne pour y réformer les finances, après la mort du trésorier Lespinay (1524), A.N. J 818 n°2.”

Note 281 : “ID, ibid. Parmi les autres créanciers du prince on trouve trois Becdelièvre, les deux neveux et l'un des frères du trésorier général [Guillaume de Lespinay], Id. [Arch. Dép. Doubs] E 1213.”

 

p. 757-758 : “A côté de la simple stipulation d'un intérêt et de la rente constituée, la prise de gages mobiliers était aussi fréquemment utilisée pour garantir les prêts.” (...) “Pourtant l'exemple venait de haut, puisque le duc lui-même y recourait lorsqu'il cédait des joyaux de l'Epargne à ses bailleurs de fonds : dans le compte de 1469 à 1472, une vingtaine d'officiers – les Parageau, Le Peigne, Le Bonnier, Coëtlogon, Le Doulx, Lespinay, Préseau, Landais, Bourgneuf, Bouédrier, Blanchet... – sont inscrits parmi les détenteurs de pièces d'orfèvrerie diverse provenant du trésor (306).

 

Note 306 : “Archives L-Atl. E 205/1 f° 112 v° sq.”

 

p. 800 : “A la fin de l'époque ducale, Jean de Lespinay, issu d'un lignage de receveurs du Gâvre, et lui-même gestionnaire de la châtellenie pendant 13 ans, démontra sa puissance financière en affermant, outre le Gâvre, le riche domaine de Champtocé, la traite des bêtes vives, les ports et havres d'entre le Couesnon et l'Arguenon, le tout en 1485, et en levant le fouage du diocèse de Nantes, en 1487, avant d'être appelé par la duchesse à la tête des finances en 1489.”

             “Lespinay entra même à la Chambre des Comptes en 1492(201).”
Note 201 : “On sait qu'il connut une seconde carrière à la trésorerie générale de 1498 à 1524. Catalogue, pp. 52-54.”

 

p. 842 : B. Abus et malversations

“C'est un lieu commun d'évoquer les excès des gens de finances à une époque où, participant à l'institutionnalisation de l'Etat, auquel ils étaient indispensables, ils bénéficièrent souvent d'une indulgence coupable. Le mémoire pour réformer les abus des finances de Bretagne, rédigé après la mort du trésorier Lespinay, en brosse un tableau synthétique, dénonçant toutes les “ficelles” utilisées pour rober le Roy (262).

Note 262 : “A.N. J 818 n°2 (...).”

 

p. 853 : “Mais il n'est pas exclu que beaucoup d'entre eux [les comptables] aient bénéficié d'une sorte de sursis, et leurs héritiers après eux, durant tout ce temps. Plusieurs faits incitent à le croire : la situation hybride de la Bretagne sous le régime de l'union personnelle jusqu'en 1532, la longue stabilité de Jean de Lespinay à la trésorerie générale jusqu'en 1524 et le scandale de sa gestion, dénoncé seulement après sa mort, qui aurait pu servir de révélateur (337), la rareté des allusions à des poursuites antérieures (...).”

“Les comptables incriminés sont si nombreux qu'un dépouillement exhaustif justifierait un travail de recherche spécifique. Nous avons donc procédé par sondages, (...) ce qui permet de dresser une liste impressionnante des individus décédés sans avoir apuré leur comptabilité après la fin de l'époque ducale (342).”


Note 337 : “Il laissa un déficit de 83 465 L., Archives L-Atl. B 12838 f° 37 (comptes de 1531 et 1534) ; dès 1525, ordre avait été donné de saisir et de vendre ses biens, Archives L-Atl. B 29 (22 avril 1525); B 568 f° 95 v° (1529) ; B 573 f° 131 (1538).”

Note 342 : “(...) On trouve en outre des renseignements très dispersés sur (...) J. de Lespinay, (...) Y. Pinart, (...) J. Spadine, Y. Thomas (...).”

 

p. 911-914 : III. Donations et fondations pieuses.

“Beaucoup avaient pris leurs dispositions plus ou moins longtemps à l'avance, (...), et prévu des dotations en faveur des établissements ecclésiastiques où ils avaient fait élection de sépulture (344).”

Note 344 : “J. Thomecy, Archives L-Atl. H 223 ; J. de Boull, G 465 ; J. de Lespinay, G 541 ; P. Landais, LA NICOLLIERE, “L'église...”, pp.270-275.”

 

p. 920 : “Leurs dons comme ceux des autres officiers concernaient en priorité les églises paroissiales et les fabriques des lieux où ils vivaient, même si certains surent ne pas oublier le “pays” d'origine (397).”

 

     Note 397 : “(...); J. de Lespinay, fondateur à Plessé, Archives L-Atl. G 541.”

 

p. 925 : “Comment déterminer la valeur d'une maison abandonnée à un chapelain ou une fabrique, celle d'une rente en blé, celle d'une terre laissée à un établissement religieux ou même échangée contre une autre de moindre prix, avec compensation en service (419) ?

 

Note 419 : “Archives L-Atl. G 541 (J. de Lespinay) ; ADM E 1542 (J. Gibon).”

 

p. 929 : “Certains, comme Landais à la collégiale de Nantes, Jean Gibon à Notre-Dame-du-Méné à Vannes, Jean de Lespinay à Plessé (455), furent même autorisés à détruire murs et verrières existants, pour donner plus d'ampleur et de somptuosité à leur fondation.”

Note 455 : “Archives L-Atl. G 541.”

 


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